Spanish, English and French subs:
http://www.imdb.com/title/tt0799772/

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capturas





Christoph Hubert in "Cinemascope":
The first crazy Quinzaine sighting was reported the morning after the parallel fest’s opening. Just as the view of a field of windmills near La Mancha in Pedro Almodóvar’s innocuous perfume piece Volver conjured misguided references in hundreds of critics’ minds in the Grand Théâtre Lumière, the real UFO of recent Spanish filmmaking—and an actual Cervantes adaptation to boot—crashed in the Quinzaine’s ever-smelly Noga Hilton. “Chivalry is the reasoning of action,” may be the very last of the very few insights Don Quixote shares with his Sancho Panza in Albert Serra’s flabbergasting first feature, Honor de Cavalleria, but it’s also a motto for this strange film, a detached meta-re-reading of Cervantes’ novel executed in a starkly materialist manner: basically, it’s just an observation of two figures in a changing landscape. Which already indicates how the whole enterprise is a marvel of staggering paradoxes: Serra’s interpretation of one of literature’s most verbose masterpieces is near-wordless, and its wilful eccentricity is clearly at odds with its unwaveringly serene tone. Moreover, its radical reliance on its two main actors and the Catalan countryside is offset to a certain degree by its being shot with two DV cameras. (The visuals are beautifully composed and the landscapes, especially the skies, are often dramatically charged, but film-stock purists will wait in vain for celluloid-space epiphanies similar to Apichatpong’s jungle fever or Benning’s concentrated contemplation.)
There is an air of a rarefied stunt haunting the proceedings, maybe amplified by the press notes, which not only state that “Honor de Cavalleria is an aesthetic and conceptual synthesis of the most pure influences (including Lancelot de Lac, The Gospel According to St. Matthew, The Flowers of St. Francis, Ozu, Sokurov), the innovative, eccentric cinema of the ‘60s (Paradjanov, Godard) and the personal mythology of the author,” but also point out that apart from using deliberately unpopular scenes from the novel which “are short and marginal to the plot, but very powerful poetically,” other sequences are freely adapted from Chrétien de Troyes, the Cervantes-presaging, old-Catalan chevalier classic Tirant lo blanc, and historical studies of chivalry by Martí de Riquer. I can make sense of the cinematic references—especially the similarity to Ozu’s strategy of accumulating seemingly mundane moments to powerful effect—but will admit frankly that the literary ambitions sailed past me. Still, one has to love the press leaflet’s declaration that “no man-made construction appears in the film,” while similarly irresistible achievements ultimately ground Serra’s work, despite all lofty audacity, as an “adventure of a narration (and not the narration of an adventure).”
Most palpable is the depth of feeling supplied by the two nonprofessional leads, who fit the popular conception of Cervantes’ characters, but also imbue them with a rare, otherworldly depth. Lluís Carbó, ever so slightly crazed and unkempt in appearance as a wildly white-maned Quixote, comes across as simultaneously hyper-alert and deeply immersed, whereas Lluís Serrat is the sublimest of Sanchos and the most pensive of Panzas, indelibly capturing the corpulent squire’s stridently akinetic but unquestioningly deep devotion. Their warm interplay injects genuine emotion into Serra’s heady contraption (even before a lovely guitar piece is pulled out in the final reel for an unexpected extra-diegetic boost), rendering it legible as an original and modern visualization of Quixote’s attempts to bridge the gap between reality and idealistic illusions. The growing friendship between the two anti-heroes serves as affectionate heartbeat. The first ten minutes or so describe Sancho’s dedicated search for a laurel crown per his master’s advice, but not far past midpoint, after some more sparse debate on chivalry (which, Quixote shares, “is civilization”), and other matters spiritual as well as practical, the knight declares: “I love you, Sancho. God loves you.” Only a stone could remain unmoved, and it exemplifies Serra’s profound employment of minimal reasoning for maximum effect.
Cannes. Quinzaine des réalisateurs. Adapté du «Quijote» de Cervantes, «Honor de cavalleria» est une déambulation magnétique et quasi muette.
C'est l'extase
Par Gérard LEFORT
samedi 27 mai 2006
Honor de cavalleria d'Albert Serra (Espagne), avec Lluis Carbó, Lluis Serrat, Albert Pla. 1 h 50.
erait-ce le film, qu'en toute honte, on a failli rater ? Se présentant avec grande austérité, 110 minutes presque muettes dans quelque campagne de la province catalane de Gérone, Honor de cavalleria d'Albert Serra avait tout, a priori, pour rebuter le festivalier dont la bougeotte (courage, fuyons !) est devenue au fil des jours le mouvement naturel. Or, à peine installé devant le film, c'est exactement le contraire qui se passe.
L'agitation cesse et c'est le mouvement même du cinéma qui nous gagne et nous emporte. Adapté du Don Quijote de la Mancha de Cervantès, le film est une leçon d'inspiration, avec sa façon de puiser à la substance même du roman son infra-monde et son essence. Sans Dulcinée ni aucun moulin à l'horizon, le minimum de costumes et d'accessoires suffisant à la citation d'époque, éludant tout ce qui relèverait de l'épique, l'image règle sa cadence sur le pas tranquille des marcheurs, suit des yeux la déambulation du vieux Quichotte et du gros Sancho pansu. De très près ou de très loin, les voilà, de l'aurore au crépuscule, qui cahotent sur les chemins de pierre, s'arrêtent à la fraîche d'un chêne liège, se baignent dans le creux édénique d'un torrent, pique-niquent de noix et de fromage au bord de l'eau , fauchent des herbes médicinales (laurier, thym, fenouil sauvage), bivouaquent dans les sous-bois, s'assoupissent, souvent, et dorment, enfin, quand à la brune, Dieu montre le chemin de la mort à Quichotte et lui dit «viens !». C'est un appel murmuré, une ritournelle presque maternelle qui a moins à voir avec une injonction divine qu'avec un commandement de la nature de retourner sur la pointe des pieds d'où l'on vient. Autant dire un matérialisme clignant vers le De natura rerum de Lucrèce.
Quiétude. A l'écoute de ce savoir-vivre, il y a une sorte d'apaisement à l'oeuvre, une quiétude faite d'amitié simple qui se passe presque de commentaire, mais aussi un désenchantement moral, tout aussi d'actualité : «Tu n'as pas connu l'âge d'or», dit Quichotte à Sancho. Mais rien n'indique que ce regret soit une nostalgie. Et si ce film magnétique était plutôt le rêve de Quichotte et de Sancho que le projet impossible d'adapter Cervantès ? Il y a en effet ces nombreux plans où, allongés sur le sol, adossés à la croûte terrestre, le toit du ciel au-dessus de leurs têtes, Quichotte et Sancho somnolent. L'image littéralement fantasque est alors l'émanation de leurs pensées, le brouillard de leurs chimères où ils semblent eux-mêmes titubés comme des enfants aveugles.
Comme tout bon film, on songe avec eux à autre chose : à la peinture, puisque les ciels sont comme chez Turner ou Poussin, mais aussi et surtout à la poésie. Pas celle dévoyée et corrompue qui ferait de la publicité pour les paysages, mais celle qui, sous nos yeux, bat la campagne. Dans ces paysages immenses où Sancho et Quichotte semblent si petits, l'homme, pourtant, comme une réincarnation de Protagoras le sophiste, est la mesure de toute chose. De l'Espagne de Cervantès à la Grèce des philosophes antiques, c'est ce «naturalisme» qui fait le lien. Et voilà Quichotte debout dans l'espace, entre shaman sioux et réincarnation en armure anachronique du fou de Dieu d'Aguirre, les bras tendus comme pour embrasser toute la beauté du monde en une sorte d'incantation muette de tout son corps bandé, mutant soudain en un cri idéalement proféré en italien : «Andiamo !», dit Quichotte.
Guetteur. Allons-y en effet, suivons ce guetteur dans sa façon de voir les choses, et voyons surtout que, de toutes les machines de l'univers (eau, terre, vent, feu), ce «vieux fou» est comme le préposé. Et le geste est sublime quand la main de Quichotte caresse les nuages, son doigt pointant une trouée dorée dans le ciel au soleil couchant. «Regarde !», dit Quichotte à l'ami Sancho. On regarde et on voit. Que le cinéma devrait toujours être comme ça, dans l'extase à presque s'évanouir. Et qu'à cette condition, il fait bon y vivre.
Menard reaparece
Sería prematuro hacer un balance de lo ocurrido en Cannes este año. Sobre todo porque no estuve allí. Pero han llegado algunas noticias inquietantes. Por ejemplo, el anuncio de que el Festival de Mar del Plata entregará a una película latinoamericana un premio de 50.000 dólares que llevará el nombre de “Ché de Oro”, en homenaje a Ernesto Guevara. Casualmente, el homenajeado no creía en los incentivos en dinero, por lo que más apropiado sería regalar un pico y una pala, o una hoz y un martillo si se decidiera ser más simbólico. Pero, en el cine, todo está muy caro y el dinero hace falta. Por ejemplo, una película paraguaya totalmente minimalista costó unos 800.000 dólares y requirió de la participación de seis países. No es nada, sin embargo, comparado con los 2.500.000 que costarán los films producidos por la flamante sociedad entre el ex dueño de Miramax, Harvey Weinstein, y Eduardo Costantini (hijo), director ejecutivo y responsable de la cinemateca del MALBA, el museo de su padre. Sería impensable que el equivalente de Costantini (h) en el MOMA o en la Cinemateca Francesa formaran una compañía con un tiburón del calibre de Weinstein (célebre, además, por su megalomanía y su desprecio por los cineastas), pero se sabe que el MALBA y sus funcionarios se rigen por sus propios códigos.
Acaso para frenar tanto afán materialista, me llega también de Cannes un DVD con Honor de cavalleria, primera película del catalán Albert Serra, que se presentó en la Quincena de los realizadores. El film es nada menos que una versión de El Quijote. Un viejo canoso con mirada de loco y aires aristocráticos acompañado por un gordo de aspecto simplón cabalgan por los campos de Girona. Hablan poco, pero en un catalán cerrado y el que dice llamarse Don Quijote afirma encarnar el espíritu de la caballería y trata de persuadir a Sancho de que lo acompañe en su cruzada. Casi nada ocurre: se bañan en un río, discuten, se encuentran y desencuentran, se declaran su mutuo aprecio. Apenas intervienen otros personajes. Sobre el final, Quijote dice que está triste porque hay demasiada gente mala en el mundo. Y eso es todo a lo largo de dos horas en las que sólo se alude a unos pocos pasajes de la novela de Cervantes. Se trata de un film formidable y más que eso.
La versiones cinematográficas de los libros suelen ser redundantes o traidoras, pero Honor de cavalleria es un caso muy especial. En principio, no es una copia estéril ni una broma a lo Monthy Pyton. “Como todo hombre de buen gusto, abominaba de esos carnavales inútiles, sólo aptos para ocasionar el plebeyo placer del anacronismo o (lo que es peor) para embelesarnos con la idea primaria de que todas las épocas son iguales o de que son distintas.” El sujeto de la frase anterior podría ser Serra, pero es Menard, el personaje de Borges que reescribe literalmente unos capítulos del Quijote y los considera una obra original. Parecida es la empresa de Serra, cuyo aliento cinematográfico revive la figura del Quijote y el carácter de su deriva. El protagonista está loco pero logra convencernos de que su interpretación del mundo es poderosa y pertinente. Y, con pocos cambios, el director es capaz, más que de recrearla, de volver a crear la primigenia. “El Quijote es un libro contingente, el Quijote es innecesario. Puedo premeditar su escritura, puedo escribirlo, sin incurrir en una tautología”, dice Borges. Justamente por eso, porque el arte es innecesario y fantasmal, la reaparición del Quijote en otro idioma, en otra época, en otro territorio y en otro lenguaje estético tiene el efecto de una epifanía, como si más que recordarnos las virtudes de una obra maestra, Honor de cavalleria produjera la sorpresa de una novedad absoluta. En ese sentido, como el Quijote de Menard, el de Serra es más sutil que el de Cervantes (y más visionario). Porque repite con su predecesor imaginario que “todo hombre debe ser capaz de todas las ideas.”
Quintín
Pronto postearé datos técnicos y alguna captura de esta obra mayor de nuestro cine.