
Kanda-gawa inran senso (1983)
Directed by
Kiyoshi Kurosawa
Also Known As:
Kandagawa Wars
Country: Japan
Length: 60 min
Language: Japanese
Subs: Separate english/french/chinese subtitles
IMDB: http://www.imdb.com/title/tt0163030/
Midnighteye: http://www.midnighteye.com/interviews/k ... sawa.shtml
The rare first film of unique japanese independent cult film maker Kiyoshi Kurosawa. Funny and nihilistic.
Aka : Kanda-gawa inran senso
Pays : Japon
Année : 1983
Réalisateur : Kiyoshi KUROSAWA
Acteurs : Usagi ASO
Premier long-métrage de Kiyoshi KUROSAWA.
Critique de Jérôme (Cinemasie) :
La post nouvelle vague par Kurosawa.
On sait que Kurosawa aime les exposés. Et Kandagawa, première oeuvre pinku du cinéaste ne déroge pas à la règle, malgré qu'il n'est pas grand chose à raconter. Face à un immeuble où vit un bachelier en pleine relation incestueuse avec sa mère, vivent deux jeunes étudiantes, très bêtes et blasées de baiser avec un salaryman peu bandant. Voyeuses, les deux coquines observent le spectacle aux jumelles. Sur le mur de l'appartement du bachelier, des titres de films inscrits de partout envahissent l'espace. Ces titres, ce sont en pagaille tous les films de Godard, Chabrol, Hitchcock et bien d'autre encore. mêlangés à quelques mots échappés de chez Deleuze sans trop savoir ni comment ni pourquoi. Outrées par les relations du fils et de la mère, les étudiantes décident alors d'attaquer l'appartement d'en face pour délivrer l'étudiant de cet interdit qui les met en transe. Là succession de scènes entre n'importe quoi et morceaux de bravoure ridicule et minimal.
Dans ce remake délirant et cul de Fenêtre sur cour, Kurosawa ne prend rien au sérieux. Faux et vrai film érotique, tout y est un prétexte à y exposer déjà son goût pour l'absurde, des situations d'un non sens incroyable, et des gestuelles déconnectés de la réalité. Drôle et improbable, Kandagawa montre dès la première oeuvre de Kurosawa toute sa parenté, sa généalogie à la Nouvelle Vague. Sa préoccupation du système, de la théorie. Ici tout explose, rien n'est jamais sérieux dans ce film d'exploitation. Cet objet érotique mais jamais érotisant où Kurosawa se moque pas mal des sens, préférant sans cesse privilégier l'expérience des situations et surtout du geste. Pour prendre des poses façon Anna Karina, tenter des cadres à partir de motifs hétérogènes tendance JLG. Mais un JLG du pauvre, du ridicule, bien mal hérité dans un système que pourtant Kurosawa fait exploser. Pour un peu de poésie débile, de situations pas croyable. Kandagawa n'est certes pas inoubliable et pourtant on y voit déjà un style. Le genre d'oeuvre qu'on voudrait cacher mais qu'il faut que tout le monde puisse voir un jour. Parce qu'il est le genre de petit objet où dans la pauvreté des limites qu'impose le genre, il y résiste suffisament d'idées pour lui donner une saveur singulière devenant synoyme d'ingéniosité. Petit film fauché, Kandagawa est le prototype du film d'étudiant en cinéma, une sorte d'oeuvre à l'image des premiers De Palma, en moins sérieux, plus con, plus cul, et beaucoup plus drôle.
