« Je suis ému - je sors de "la Dérive" - on n'est jamais allé plus loin avec cette audace tranquille». Jean ROUCH
"Par son audace, la dérive ne peut etre comparée qu'aux tout premiers films d'Ingmar Bergman.»
François TRUFFAUT

LE FILM
· Director: Paula Delsol
· Script: Paula Delsol
· Photo: Raymond Heil, Jean Malige
· Music: Robert Bène, Christian Donnadieu
· Cast: Jacqueline Vandal (Jacquie), Paulette Dubost (la mère de Jacquie), Pierre Barouh (Pierre, le guitariste), Lucien Barjon (Maurice), André Nadar (Jean), Jean-François Calvé (Régis), Monique Bonnafous (la soeur de Jacquie), Anne-Marie Coffinet (Claire), Noëlle Noblecourt (Agathe)
· Country: France
· Language: French
Runtime: 81 min; B&W
Prix des ciné-clubs – Sélectionné pour les festivals de Montréal et de Berlin
Réalisation & scénario : Paula Delsol
Avec:
Jacques Vandal, Paulette Dubost, Jean-François Calvé,
Noëlle Noblecourt, Pierre Barouh, Marc Hervé Souine,
Jean-Loup Reynald.
Musique originale:
Pierre Barouh (chanson "Le tour du monde")
Robert Bène, Christian Donnadieu , Remolino (twist)
Image: Raymond Heil , Jean Malige
Montage: Agnès Guillemot
Directeur de production: Sacha Kamenka
Assistant réalisateur: Jacques Levy
Technicien du son: Paul Boistelle

Summary
In the 1960s, Jacquie, a rebellious young woman, turns her back on her family to accompany an itinerant guitar player, Pierre, across France. The love affair is short-lived and when Pierre walks out of her life, Jacquie ends up in the bed of the first man she meets, a student. Disillusioned and broke, Jacquie returns to her home, but refuses to follow the example of her sister, who has become trapped in a life of domesticity. Whilst looking for a job worthy of her talents, she pursues a series of amorous adventures with men from all walks of life. Will any of them live up to her expectations...?
Review
This little-known first film from writer Paula Delsol was not well-received when it was released in France the 1960s. Thanks partly to its over-18 certification, the film was a commercial failure and Delsol only made one other film (although she later did some work for television).
La Dérive is very much a film of its time, with many of the characteristics we now identify with the French New Wave: almost exclusive use of natural locations, crude editing, even cruder acting, and bags of style. Whilst the film does not have the depth or impact of the films made by Delsol’s contemporaries at this time, it forcefully evokes an era when reaction against traditional values (represented by the state and the family) was gaining momentum and when women were beginning to embrace sexual freedom, thanks mainly to more effective means of birth control.
The sumptuous location photography adds to the film’s charms, even giving it a neo-realist feel in places, and the jazz soundtrack supplies another layer of poetry and existentialist yearning. There’s also a touching irony in this film, in that Jacquie’s quest for freedom will inevitably drive her into the trap of wedlock that she is so desperate to avoid. After all, the only other outcome is a life of meaningless liaisons and disappointments – hardly a happy ending.
Pierre Barouh, a popular musician of the 1960s, appears briefly in the film; he is most famous for writing and singing the lyrics of the theme song for Claude Lelouch’s Un homme et une femme (1966).
© James Travers 2005

Sinopsis:
Jacquie est une belle fille blonde de vingt ans qui traîne son spleen avec un guitariste. Le générique achevé, ils se quittent bons amis. Elle retourne alors chez sa mère à Palavas-les-Flots, retrouve les copains d’enfance, une mère popote (Paulette Dubost, parfaite), une sœur mal mariée et mère de famille. Jacquie met alors les pieds dans le plat, dénonce une morale bourgeoise de la résignation qui lui sort par les yeux. Pour autant ce n’est pas une intellectuelle et elle ne possède pas de réponse toute faite. Elle saute d’aventure en aventure, veut vivre à son gré et se heurte à l’impossible. Ni bourgeoise ni prostituée, jeune femme libre avant la lettre, Jacquie va à la catastrophe.
Crítica
Tourné en 1962, et sorti à la fin de l’année 1963, La dérive est le premier long métrage de Paula Delsol, cinéaste totalement méconnue et totalement oubliée, il faut bien le dire. Plantons le décor. Au début des années 60, de très nombreux jeunes cinéastes débarquent. Le nombre de premiers films a rarement été aussi élevé que durant cette période. Les portes avaient été défoncées – on ne va pas non plus faire un cours sur la Nouvelle Vague – par les Truffaut, Godard, Rivette, Chabrol et consorts, qui ont contribués à considérablement rajeunir l’âge moyen des cinéastes.
Quand on découvre un film français du début des années 60 d’un cinéaste que l’on ne connaît pas, il y a toujours ce petit suspens esthétique. On est alors dans une période où tout s’articule d’une manière extrêmement forte et extrêmement visible autour de la NV et du "cinéma de papa". Il y a deux groupes. Et l’on se pose alors cette question : à quel groupe appartient le cinéaste ? Ici, pas de doute. La dérive est bien un film qui lorgne du côté de la NV. La dérive, c’est le Jacques Rozier d’Adieu Philippine qui fait un Bergman ou un Antonioni. Rien que ça !
La dérive, c’est celle de Jacquie, une jeune et jolie jeune femme qui a pas mal de succès avec les hommes. Mais ceux-ci ne veulent que coucher avec elle. Ils l’a trouvent «gourde». Baisable, mais «gourde». Alors, elle traîne son désespoir de bras en bras, le temps d’un été, sur la côte. La dérive, c’est la légèreté des ces hommes et leur superficialité (le film est réalisé par une femme, et on restera tout de même un peu circonspect quand à la schématisation de la chose : d’un côté une femme qui veut qu’on l’aime, de l’autre les méchants messieurs qui ne pensent qu’au sexe). La dérive, c’est aussi la légèreté de la France au repos, de l’air tranquille et lénifiant des vacances, capté parfois avec l’acuité d’un documentariste – le film avait beaucoup plu à Jean Rouch – et qui n’est pas sans rappeler à ce niveau, un autre film français sorti en 1963, Adieu Philippine, de Jacques Rozier.
Mélange de post-synchro, de son direct, de plan fixe et de caméra épaule, utilisation d’acteurs peu chevronnés (à part Paulette Dubost, la Lisette de La règle du jeu de Renoir), tourné dans une apparente décontraction, le film a un «charme artisanal» certain. Mais derrière tout cela, il y a la gravité bien sûr, une gravité presque antonionienne (une scène du film fait très curieusement écho, en version light, à l’un des dernières scènes de l’Avventura). La gravité d’une femme qui ne trouve sa place nulle part. Ni dans sa famille, ni auprès des hommes. Toujours en vadrouille, en ballottage, toujours déçue. Le cœur mille fois meurtri, elle parvient tout de même à rebondir à chaque fois, mais semble garder une petite cicatrice de chacune de ses mauvaises expériences. Le propos et le ton du film détonnent quelque peu par rapport à la plupart des films de la même époque. Le film avait été interdit aux moins de 18 ans. Les censeurs ne voulaient sans doute pas que le jeune public de l’époque voit à quoi ressemble une jeune femme moderne. Comme s’ils n’avaient pas vraiment encore accepté le fait que l’on était en train de changer d’époque. Certains cinéastes ont connu le même problème dès qu’ils ont abordé ce sujet sensible qu’est la jeunesse.
Véritable curiosité, d’autant plus forte que le film sort vraiment de nulle part (franchement, aviez-vous déjà entendu parler de ce film ?), La dérive est un grand petit film, qui nous rassure aussi sur un point : s’il y a des films de cette envergure qui sont restés dans les oubliettes pendant des années, on a encore du boulot !
Julien Pichené

The nouvelle vague in all its splendor...., 29 January 2005
...or all its horror ,depending on whom you ask.Everything you like (or dislike) in the French nouvelle vague is here : amateurish acting (with the exception of Paulette Dubost :why on earth did she have to get involved in that business?),loose screenplay (and I'm overgenerous to write this),characters who appear and disappear without bringing anything to the plot,if we can speak of a plot.Because it's a woman 's film ,people will moot an Agnes Varda influence.But in "Cleo de 5 à 7" ,Varda moved us and her characters were made of flesh and blood.Varda ,even if her screenplay was "open" ,dsplayed respect for her audience and her story featured a dramatic progression and we could identify with her Cleo:who's not afraid of cancer? Here a girl who has been ditched by her boyfriend a singer -Pierre Barouh who plays himself since he was a singer in the sixties:his most famous hit was the "un homme et une femme" (chabadabada) duet with Nicole Croisille- goes playing around in the south of France .THere are nice shots of Nimes,its arena and the Camargue.
Eric Rohmer's fans can have a look ;it may be their cup of tea.The others can take to their heels.
Author: dbdumonteil

